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        Sud Languedoc Magazine N° 3, Juillet 2021

                                         H I S T O I R E  D E  T E R R O I R S


                                                    Pour cela, il s’unit à la ville de Gruissan à qui appartiennent
                                                    les terres, et attaque devant le tribunal la clause de « non
                                                    salendis  »  imposée  par  Les  Salins  du  Midi  qui  les
                                                    empêchent de reprendre l’exploitation.
                                                    « Nous avons gagné en 2010 ». Entre-temps, dès 2008, le
                                                    maître saunier a créé sur le site sa société d’ostréiculture
                                                    (affinage) et aquaculture, et ouvert un écomusée et une
                                                    boutique.  En  2011,  l’activité  reprend  enfin.  «  Certes,
                                                    l’économie a été préservée, voire s’est développée grâce
        à la diversification, mais l’environnement également, ajoute l’exploitant. Car l’eau et le sel attirent les
        oiseaux. Ils sont revenus et participent à l’équilibre naturel du littoral et de l’étang de l’Ayrolle qui
        nous entourent. »



























        De Gruissan à La Palme, 1 M € d’investissement plus tard, notamment pour remettre en état les 40
        km de canaux qui irriguent les bassins, les salins de Gruissan ont non seulement retrouvé une seconde
        jeunesse, mais peuvent s’enorgueillir de contribuer au développement économique et touristique
        du Narbonnais. Tout comme ceux de La Palme (400 ha), que Patrice Gabanou remet en production
        plus tard. Trente emplois équivalents temps plein s’occupent désormais des deux sites pour une
        production annuelle de 20 000 tonnes de sel : de route et alimentaire, de fleur de sel, de gros sel et
        de sel liquide sur La Palme.
        Sur Gruissan, 15 000 t de sel et 80 t d’huîtres sont produites et vendues chaque année. Les deux salins
        disposent aussi d’une boutique, d’un restaurant, et de deux bars pour Gruissan (lire encadré). Ils
        organisent des visites guidées de mars à novembre et accueillent 160 000 visiteurs par an.


        Patrice Gabanou est « content du chemin parcouru. Mais il reste encore du travail à accomplir, il y
        aura encore des obstacles à surmonter ». L’amour du pays, la passion du sel et la ténacité qui le
        caractérisent, le portent aujourd’hui du côté de La Palme où il travaille à la construction d’une usine
        (conditionnement, séchage…) qu’il veut écologique. Ce gros projet de 14 M€ le mènerait, notamment
        grâce à des panneaux photovoltaïques, à une autosuffisance en énergie pour La Palme et Gruissan.
        Lony,  le  fils  de  Patrice  Gabanou,  emprunte  aujoud’hui  la  même  route  du  sel  que  son  père.  Le
        développement durable est aussi une question de générations.
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